L’automatisation n’est pas une nouveauté dans le monde industriel ; ce qui est nouveau c’est la rapidité avec laquelle la nouvelle génération de robots est capable d’intégrer les apprentissages et la diversité des applications. Le monde sensoriel qu’on pensait n’être exclusif qu’à l’humain ne l’est plus. L’accomplissement de tâches complexes et l’interaction avec le monde physique démontrent que les robots collaboratifs sont capables des deux ! En devenant une composante de l’écosystème d’une entreprise, la robotique industrielle fait évoluer le rapport entre l’humain et son travail.

Quelles opportunités offrent la robotique industrielle et quelles craintes suscite-t-elle ?

Les opportunités de la robotique industrielle pour l’humain

Pour les PME, TPE et les ETI, l’enjeu de la robotisation collaborative n’est pas de produire en masse, mais de proposer une expertise, des savoir-faire. Les nouvelles technologies permettent une meilleure production, plus flexible, mieux adaptée à la demande. Les opérateurs participent ainsi à une meilleure productivité en n’étant plus confrontés à un travail dangereux et pénible.

Réduire les risques de maladies professionnelles

Les bras robotisés exécutent différentes tâches grâce aux préhenseurs ou les robots mobiles OMRON transportent les charges lourdes. Les activités répétitives, pénibles et dangereuses responsables de troubles musculo-squelettiques (TMS) comme toutes les actions d’usinage ou la palettisation, ne sont plus effectuées par les opérateurs. La robotique industrielle offre aux opérateurs un environnement plus sécurisé et un travail sans contraintes physiques au sein des TPE, PME et ETI.

Diminuer l’absentéisme

Les maladies professionnelles sont en grande partie responsable de l’absentéisme en entreprise. Ses effets sont négatifs sur les plans humain, social et économique. Les salariés souffrants risquent d’être isolés de leur vie professionnelle. Le climat social est dégradé au sein des équipes sollicités pour maintenir la production. Sur le plan économique, les absences d’un collaborateur entraînent des coûts directs et indirects importants (production ralentie, recrutement).

Valoriser le travail

Les robots collaboratifs permettent d’optimiser les processus de production, de rendre l’entreprise plus rentable et surtout, ils apportent une valeur ajoutée au travail des opérateurs. Ils peuvent consacrer leur savoir-faire, leurs compétences à d’autres tâches plus valorisantes comme la programmation, la gestion des processus et la réalisation d’une mission nécessitant une analyse et une réflexion. Cette requalification du travail entraîne plus de satisfaction et surtout l’acquisition de nouvelles compétences.

Nouvelle notion de travail, nouvelle organisation d’entreprise ?

L’implantation de la robotique industrielle induit une multitude d’effets positifs tant au niveau de l’humain qu’aux niveaux productif et économique. Pourtant, l’enthousiasme de la voir se déployer est parfois mitigé.

Apprendre à faire équipe avec un robot

Pour l’intégration fructueuse d’un cobot, on analyse chaque étape de la production et chaque geste des opérateurs.

L’étude de tous les processus détermine le choix des étapes à automatiser. La robotisation induit un changement d’organisation au sein des équipes, les personnels doivent être concertés. Devoir maîtriser un robot pour garantir un espace sécurisé et une production parfaite peut apporter une charge mentale supplémentaire.

Des opérateurs experts en robotique ?

Les nouvelles technologies sont paradoxalement plus accessibles aujourd’hui qu’hier. Pourtant les recruteurs s’inquiètent de devoir sélectionner des profils formés à la programmation pour être efficaces à leur poste. Or, le cobot, bien qu’il soit un pur produit de haute technologie, n’exige pas de son binôme des compétences de programmeur. Une simple formation permet de transcrire le geste manuel en geste robotisé pour l’utilisation optimale du cobot.

Redéfinir les tâches

On craint que les cobots très flexibles remplacent les humains. En effet, les cobots pallient la pénurie de main-d’œuvre de certains secteurs. Ils sont parfois indispensables pour maintenir l’activité de l’entreprise.

Certaines spécialités comme le soudage manquent de professionnels. Qube, cellule collaborative de soudage permet de conserver des savoir-faire qui auraient alors dû être sous-traités voire délocalisés. Il ne s’agit pas de faire disparaître les salariés, mais de redéfinir les tâches. La notion de travail évolue et les repères traditionnels comme l’effort physique, l’endurance, la main de l’homme ne sont pas pour l’industrie des gages de qualité et d’attractivité. Cette osmose entre le cobot et l’opérateur extrait l’effort physique du travail humain pour ne laisser la place qu’à son intelligence. La robotique collaborative replace ainsi l’humain au cœur du projet de l’entreprise.

Une nouvelle culture d’entreprise et un nouveau modèle économique. Très flexible, la nouvelle génération de robots s’adapte à la plupart des environnements et devient accessible aux petites structures, notamment grâce au plan France 2030. Elle est vouée à se développer dans les TPE, PME et les ETI. À leur contact, les opérateurs développent de nouvelles compétences. Aussi, les entreprises doivent intégrer les salariés au projet et repenser leur culture d’entreprise. L’automatisation entraîne une augmentation de la production et la productivité, ainsi l’entreprise se repositionne par rapport à la concurrence, en développant une meilleure production, voire de nouvelles expertises. Le modèle économique de l’entreprise évolue en fonction des nouvelles stratégies de développement.

Face aux contraintes économiques mondiales, le modèle industriel français doit développer sa compétitivité. Les TPE, PME et ETI devront appréhender le travail collaboratif comme l’opportunité de relocaliser des savoir-faire et développer de nouvelles compétences.