La crise sanitaire a exacerbé certaines faiblesses de l’industrie française comme le vieillissement de ses outils de production ou sa capacité de réaction. C’est pourquoi des personnalités politiques, économiques et industrielles se sont concertées pour tirer les enseignements de cette crise.

Ainsi le Plan de Relance a été élaboré pour redresser l’économie française et l’industrie, en tant que pilier de la croissance. Le Plan France Relance débloque un budget de 25 milliards d’euros pour bâtir l’industrie du futur autour de quatre axes : décarboner, (re)localiser, moderniser et innover. Pour cette reconquête, les industriels sont incités à se doter d’un atout indispensable : la robotique collaborative conçue pour répondre aux ambitions nationales : l’augmentation de la productivité et la montée en gamme de produits à plus forte valeur ajoutée. Mais est-elle prête à relever le défi ?

Un raz-de-marée révélateur : le besoin de l’industrie française de se moderniser

Ouverte en octobre 2020, l’aide à l’investissement s’adresse aux TPE, PME et ETI qui souhaitent se moderniser. Ce dispositif a été reconduit le 2 Mai 2021. En 10 jours seulement, le budget supplémentaire de 175 millions d’euros a été consommé puisque 1500 dossiers ont été reçus comptabilisant plus d’un milliard d’euros.
Devant ce succès, le gouvernement a ouvert au secteur industriel de nouveaux appels à projets jusqu’au 7 septembre 2021. Ce soutien devrait être reconduit en 2022. Depuis le début du plan de relance, les guichets ont reçu près de 7 800 demandes pour un montant d’investissement de 2.7 milliards.

La robotique s’immisce timidement dans le débat politico-économique car l’idée reçue qui consiste à penser que le robot remplace l’humain est encore sensible. Pourtant aujourd’hui, la robotique collaborative est indissociable des stratégies de transformation numérique, de modernisation des chaînes de production et d’innovation du tissu industriel français.

Des entreprises françaises de moins en moins réticentes à intégrer les robots

Les robots sont de plus en plus installés dans les entreprises françaises. Selon la Fédération Internationale de Robotique (IFR), on compte en 2019 en France 42 000 robots, avec une hausse de 18% en moyenne par an entre 2014 et 2019. La France se place ainsi dans le Top 3 des pays européens utilisateurs de robots industriels.
Cependant 40% de ce parc provient de l’industrie automobile détenue par des grands groupes qui ont potentiellement un budget R&D plus important que les petites structures.

C’est pourquoi le plan de relance s’adresse aux TPE, PME et ETI car elles ont besoin de moyens financiers pour se développer et moderniser leurs lignes de production. Par conséquent, le plan de relance propose, en plus de l’aide à l’investissement, des mesures d’allègement d’impôts de production qui, trop lourds, empêchent les petites entreprises de dégager un budget pour l’innovation.

La robotique collaborative : levier de transformation des TPE, PME, ETI industrielles

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Le plan de relance doit ouvrir la voie à l’intégration systématique des cobots dans les stratégies de développement des TPE, PME et ETI.
En effet, la cobotique instaure un cercle vertueux qui apporte une nouvelle dynamique.

La robotique collaborative est conçue pour améliorer les performances à l’entreprise.

La production et la productivité sont améliorées puisque la cadence peut être programmée. Les processus sont optimisés grâce aux cobots programmables, flexibles et polyvalents. Ils sont conçus pour répéter une action d’une extrême précision en conservant le même niveau de qualité. Aussi, les produits finis sont de meilleure qualité.

La production acquiert aussi une plus grande valeur ajoutée, car le taux d’unités défectueuses et non conformes est réduit. Les consommations intermédiaires, telles que les matières premières et les coûts de fabrication, sont mieux maîtrisés ce qui permet ainsi à l’entreprise d’augmenter sa marge. Cette différenciation permettra à l’industrie française de se démarquer face à la concurrence asiatique.

Les cobots redéfinissent le travail et les conditions des salariés.

En effet, le travail humain est revalorisé car les opérateurs collaborant avec un cobot n’effectuent plus les tâches chronophages, répétitives, à risques, responsables des TMS (troubles musculosquelettiques) ; cela engendre une diminution des accidents du travail. De plus, les cobots permettent de mobiliser des ressources humaines à plus forte valeur ajoutée.

Les robots collaboratifs grâce à leur grande adaptabilité permettent une meilleure production, de nouvelles compétences et un gain de productivité. Ils font le terreau de nouvelles stratégies de développement comme la commercialisation d’un nouveau savoir-faire, l’ajout d’une nouvelle ligne de production (par exemple celle de la fabrication de produits semi-finis nécessaires à la production finale), la réduction de la chaîne d’approvisionnement et même la relocalisation de compétences.

Des efforts importants doivent être déployés sur le long terme pour que cette « cobolution » (contraction de cobot et révolution) permettent de renforcer et dynamiser l’écosystème industriel français au-delà de 2022. Le Plan de Relance comporte aussi un volet formation. Des aides et des prêts permettent d’établir une stratégie globale d’innovation en investissant dans la formation continue des salariés ou en formation initiale pour des apprentis. Le but étant de renforcer et développer les compétences des travailleurs dans les secteurs porteurs comme le numérique ou la transition écologique pour que tout le potentiel de ces technologies soit exploité et enfin poursuivre les actions de l’usine du futur.